L’empreinte et l’absence, Michel de Certeau et Joan Miró

![]() |
Personnage, Joan Miró, 1968, photo : Daniela Jácome (Instagram : @danijacome) |
De la sorte, l’écriture met en scène le « vestige » d’un pied nu sur le sable. Ou plutôt elle s’y réfère comme à son autre. Dans sa sculpture Personnage, Miró combinait le graphe d’un visage et deux empreintes de pied : d’une part, une écriture signifiante (la silhouette dessinée par le sculpteur) ; d’autre part, l’impression silencieuse (la marque laissée par les pieds). Elles renvoient l’une à l’autre, s’appellent et s’altèrent dans un rapport qui lie la production d’un discours sur l’absent (l’icône) à la muette garantie abandonnée par l’absent (l’empreinte). Cette « manière de mémoire » articule sans les flores les traces de l’autre. »